Article paru dans la Dépêche du midi
Mako, la photographe récidive l’accroche à la
médiathèque, pour le plaisir et le nôtre aussi ; souvenez vous de sa surprenante exposition « anamorphose « au mois de novembre, elle
avait capturé les reflets de la ville de Montauban sur le miroir déformant de l’arrondi des plots urbains. La voici la voilà cette fois, avec des
portraits d’enfants. Du déjà vu direz-vous…N’allons pas trop vite en besogne. Avec Mako, il est une règle incontournable : ne jamais conclure à
première vue.
Avec la trame de son expo « nul ne guérit de son
enfance » elle annonce la couleur. Ce ne sont pas des photos d’enfants, c’est un travail sur l’enfance…Nuance. Elle place son objectif hors du temps,
hors des modes. Alors dans ses 31 photos noir et blanc, on ne verra pas de sourire convenu, ni de pose compassée ; encore moins de mouvement turbulent
ou de scènes qui appellent la compassion.
Pourtant, chaque photographie raconte une
histoire. Celle que la photographe a inventée pour chaque séance de prise de vue. « Tous sont des enfants de mon entourage. On se connaît bien. A
chacun j’ai raconté une histoire, l’histoire de la photo que je voulais, ils y sont entrés avec aisance. Ils sont très concentrés.
Leur sérieux est surprenant. »
Certaines images sont spontanées, quelques-unes
parlent d’elles-mêmes. D’autres sont nourries d’une mise en scène à peine ébauchée. Le regard profond des enfants livre l’émotion, le non dit.
L’intensité de la petite vie intérieure. La minuscule main ouverte aussi ; l’inclinaison de la tête également. Devant l’interpellation sincère, les
yeux visiteurs finissent par inventer leur propre histoire ; comme s’ils retrouvaient l’enfance par effet miroir. C’est à se demander qui regarde
l’autre.
Françoise Longagne .
Expo visible jusqu’au 25 mai à la médiathèque
municipale
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